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Les inscriptions murales et leurs fonctions dans la ville de Mostaganem


 Insaniyat N°s85-86| 2019 |Les graffiti en Afrique du Nord : les voix de l'underground| p. 37- 57 | Texte intégral



Hadjer BELHAMIDECHE : Université de Mostaganem, Abdelhamid Ibn Badis, Département de langue française, 27 000, Mostaganem, Algérie.

Karim OUARAS : Université Oran 2, Mohamed Ben Ahmed, Département de langue française, 31 000, Oran, Algérie.

                          Centre de Recherche en Anthropologie Sociale et Culturelle, 31 000, Oran, Algérie.

                          Centre d'Études Maghrébines en Algérie, 31 000, Oran, Algérie.


La présente recherche[1] se propose d’examiner les inscriptions murales (graffiti, tag et street art) dans leurs dimensions langagières et leurs fonctions sociales à Mostaganem. L’accent sera mis sur les aspects linguistique, discursif et figuratif de ce phénomène sociolangagier qui fait partie intégrante de l’espace public mostaganémois.

La ville est une entité sociospatiale en construction où les populations tentent de se projeter et se maintenir. Elle est constamment traversée de dynamiques plurielles et de stratégies discursives qui se révèlent à travers diverses pratiques sociolangagières, celle du graffiti en est une. Cette pratique interpelle par ses tracés, ses couleurs, ses plis sémantiques, ses gymnastiques langagières, discursives et figuratives. Pour paraphraser Erving Goffman, les graffiti à Mostaganem opèrent comme une mise en scène de la vie quotidienne (1973).

Il est une évidence que les graffiti ont de tout temps accompagné le genre humain de la haute antiquité à nos jours. Dans le contexte contemporain algérien, cette pratique sociolangagière donne corps à un brassage de langues, d’identités, de cultures et d’idéologies sans masquer pour autant les rapports hiérarchisés que ce brassage tente de taire. Dans le sens commun, apposer des inscriptions sur des murs est souvent considéré comme une forme d’incivisme et de vandalisme. Les graffiteurs, eux, considèrent cette pratique comme un médium discursif permettant d’occuper l’espace public en lui donnant du sens.

Notre travail de recherche consiste à visualiser cette pratique et rendre compte des rapports complexes dont elle est l’expression, en menant des enquêtes de terrain dans les différents quartiers de la ville de Mostaganem.

À l’instar des autres villes d’Algérie, la ville de Mostaganem se caractérise par sa richesse linguistique qui voit se côtoyer l’arabe algérien[2], l’arabe institutionnel[3], les variantes du tamazight (pour ce qui est des familles berbérophones résidant à Mostaganem), le français et à un degré moindre, l’anglais. L’arabe algérien se décline sous forme de trois parlers à Mostaganem. Le premier est en usage dans les familles dites citadines ou Hdar qui habitent les quartiers résidentiels, le deuxième se veut le parler de Ouled bled, habitants des quartiers populaires et le troisième est en usage dans les zones périphériques et rurales. Cette typologie s’apparenterait plus à des hypothèses qu’à des certitudes d’où l’urgence d’approfondir les recherches dans ce sens. Dans une étude consacrée au parler urbain de Mostaganem, Chachou souligne qu’

« […] Il existe en contexte urbain mostaganémois deux principales formes de parler correspondant à deux groupes socioculturels distincts. Ces formes sont caractérisées chacune par des traits linguistiques que les locuteurs emploient en fonction de leurs appartenances sociales et familiales. La forme urbaine étant celle utilisée par les familles urbaines installées depuis au moins trois générations dans la ville. Quant à la seconde, c’est celle employée par les vieilles familles citadines de Mostaganem » (Chachou, 2009, p. 79-80).

Une pré-enquête a conduit nos pas vers les graffiti qui se trouvaient dans l’enceinte de l’Université de Mostaganem (ex-Institut de Technologie Agricole). Mais après quelques escapades dans les différents quartiers de la ville, nous avons constaté que l’espace public mostaganémois était beaucoup plus foisonnant en termes d’inscriptions murales et de discours et offre à nos yeux un terrain de recherche riche en discours et en indices de sociabilité. Nous avons donc décidé d’interroger l’espace public pour comprendre les mécanismes qui le lient à la pratique du graffiti tout en examinant le fonctionnement de ces derniers comme capteur social des dynamiques socio-urbaines.

Pour ce faire, nous nous sommes donnés pour objectif d’interroger les auteurs des graffiti pour identifier leurs visées langagières et discursives et les récepteurs de ces graffiti pour sonder leurs représentations et leurs attitudes vis-à-vis de cette pratique langagière.

Signalons d’emblée que mener une recherche sur les graffiti à Mostaganem n’a pas été chose facile, du moins au tout début de notre projet. Nous avons été confrontés à de nombreuses difficultés surtout lorsque nous avons essayé d’entrer en contact avec les graffiteurs qui tenaient à rester anonymes de peur d’être dénoncés par les riverains ou interpellés par la police. Nous avons même été approchés par un agent de police pour vérifier si nous étions des chercheurs et si nous disposions d’une autorisation de recherche pour mener ce travail de terrain, chose que nous avons résolue en si peu de temps. Suite à des échanges avec les uns et les autres, un climat de suspicion s’est vite installé sur notre terrain de recherche, il nous a fallu du temps pour rassurer nos informateurs que notre présence s’inscrivait dans le cadre de la préparation d’une recherche scientifique qui a pour thème la pratique du graffiti à Mostaganem. De fil en aiguille, de bons rapports se sont tissés entre nous et un climat de confiance s’était installé.

La problématique examinée dans cette recherche s’articule autour des questions suivantes : Pourquoi il est fait appel à la pratique du graffiti dans l’espace urbain mostaganémois ? Quelles sont les expressions de cette pratique sociale sur le plan langagier, figuratif et discursif ? Quels rôles joue-t-elle dans l’espace public mostaganémois ?

L’objectif de cette étude consiste à comprendre les facteurs conduisant les auteurs des graffiti à occuper « scripturalement » l’espace public, sachant que le graffiti décrit les rapports sociaux et leurs implications. Le graffiti et le mur servent de tribune d’expression pour les jeunes mostaganémois qui dénoncent en permanence le mal-vivre tout en exprimant le souhait d’un avenir meilleur. Cette tribune, investie par l’ordre scriptural que mettent en place les graffiti, donne corps aux représentations sociales dans toute leur complexité.

Notre contribution commence, d’abord, par une brève revue de la littérature concernant les travaux consacrés aux graffiti. Elle fait, ensuite, place aux outils méthodologiques que nous avons mobilisés pour accomplir cette recherche de terrain. Elle s’achève, enfin, par l’analyse des observables constitués tout au long de nos enquêtes de terrain.

Les graffiti : un objet de recherche

Les inscriptions et les écritures de la rue auxquelles renvoie le terme générique graffiti, expriment des discours et des attitudes vis-à-vis de l’espace et de ses logiques sociales qui intéressent de plus en plus les sciences humaines et sociales. Interroger la dimension discursive des graffiti suppose d’y traquer les indices de subjectivité de leurs auteurs lorsque ces derniers sont insaisissables.

Les origines du graffiti sont à rechercher dans la préhistoire. Des peintures, gravures rupestres et pratiques scripturales anciennes ont été découvertes à Pompéi, Rome, Tassili N’ajjer, Égypte et dans d’autres régions du monde. Cette pratique a de tout temps accompagné l’Homme. Elle dit ses caractéristiques, son histoire et son évolution en fournissant une précieuse aide aux archéologues et historiens qui recherchent les traces scripturales de vie les plus éloignées de l’espèce humaine. À titre d’exemple, les graffiti retrouvés à Pompéi, au sud-ouest de l’Italie, datent de près de 2000 ans et c’est en grande partie grâce aux inscriptions murales retrouvées dans cette ancienne ville romaine que les chercheurs ont obtenu des informations d’une grande valeur sur les populations qui y vivaient.

Au Sahara algérien, l’homme a également laissé des traces scripturales. L’une des premières études approfondies consacrées aux peintures rupestres et aux fresques anciennes du Tassili N’ajjer est celle de l’explorateur et archéologue Henri Lhote (1958). Aussi, les travaux fortement documentés de Malika Hachid (1979, 1998, 2004) sur les gravures rupestres de l’Atlas saharien et d’autres régions d’Algérie ont apporté un éclairage précieux sur cette pratique scripturale dans le contexte saharien.

En explorant les différents travaux de recherche qui ont traité de la thématique du graffiti, nous avons constaté que ce phénomène sociolangagier se trouve au croisement de différentes approches qui, chacune à leur manière, essaient d’en expliquer les spécificités et les fonctions. Pour situer notre objet de recherche, nous nous sommes appuyés sur quelques lectures synthétiques des travaux consacrés aux graffiti en examinant diverses ressources documentaires. Les travaux portant sur la question des langues en Algérie et plus globalement dans le Maghreb ont également été sollicités dans cette recherche (Chachou, 2007, 2018).

L’un des travaux contemporains les plus cités dans le domaine du graffiti, est celui du photographe hongrois Brassaï (1899-1984). Ce dernier considère les graffiti comme un langage des murs et comme un fait social par excellence dans son incontournable ouvrage-photo intitulé Graffiti, paru en 1961, qui retrace l’histoire iconique de cette pratique scripturale sur trois décennies à Paris (1930-1960).

L’univers du graffiti n’a pas échappé au regard de la sphère littéraire et artistique. Les surréalistes, à leur tête le peintre espagnol Picasso (1881-1973), ont été fascinés par cet univers qu’ils considèrent comme l’une des expressions de la culture populaire.

Nombreux sont les travaux de recherche en sociologie et en anthropologie qui se sont concentrés sur l’aspect culturel et ethnique de la pratique du graffiti en considérant cette dernière comme le reflet des spécificités culturelles et ethniques des groupes minoritaires à travers le monde. Toutefois, il est reproché à ces deux courants théoriques de ne pas avoir pris en compte l’apport individuel dans cette pratique. L’un des travaux connus dans cette perspective est celui de John Bushnell (1990) qui considère les graffiti comme une entrée d’analyse pour comprendre les changements profonds que la société soviétique a connus dans les années 1980.

La pratique du graffiti demeure insuffisamment explorée à l’échelle locale en dépit des efforts consentis de part et d’autre (Dourari, 2002 ; Ouaras 2009, 2015, 2016, 2018 ; Nehaoua, 2010 ; Abbache 2013, Si Hamdi, 2014), toutefois, il est constaté qu’il y a un engouement[4] grandissant pour cet objet de recherche, ces dernières années.

Cadrage théorique et outils méthodologiques

S’inscrivant dans l’approche de la sociolinguistique (Calvet, 1994, 2005 ; Bulot, 1999, 2004 ; Bulot et Veschambre, 2006), notre contribution aborde les graffiti comme un phénomène sociolangagier aux implications diverses et complexes. Le rôle de la sociolinguistique est d’expliquer les connexions entre la langue et la société, et comment une société ou une communauté peut utiliser la langue comme vecteur identitaire ou autre.

Les graffiti sont appréhendés ici comme production langagière investie de représentations sociolinguistiques. Nous interrogeons le rapport entre langue et société à travers cette pratique en mettant l’accent sur les langues et les discours mobilisés dans l’espace public. Les dynamiques que donne à voir ce phénomène langagier ne peuvent être perçues qu’au sein des interactions sociales vu qu’elles sont pragmatiques et obéissent à des représentations sociolinguistiques, politiques, idéologiques et culturelles. C’est pourquoi les graffiti nécessitent un traitement contextualisé et transdisciplinaire incluant la sociolinguistique, la sociologie, la sémiologie, l’anthropologie, l’analyse du discours, l’histoire et d’autres disciplines pour cerner leurs mécanismes et leurs fonctions. Ces inscriptions murales sont loin d’être un simple gribouillage, elles mobilisent des discours et des dynamiques chargés de sens.

Si les graffiti s’affichent dans divers recoins de l’espace public, leur durée de vie est éphémère surtout lorsqu’ils véhiculent des discours qui vont à l’encontre de l’ordre socio-moral ou politique établi. Pour en faire un objet de recherche, la photographie se présente comme un allié de taille et un instrument de recherche qui assure une pérennité et donne une seconde vie aux graffiti voués, tôt ou tard, à une campagne d’effacement.

En effet, les graffiti font constamment face aux campagnes d’effacement, surtout lorsqu’il s’agit de graffiti à énoncés politiques à l’image de [non au 5ème mandat]. Ce slogan était très visible sur les murs des villes algériennes (figure 1), surtout au lendemain de l’annonce officielle de la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat présidentiel.

Figure 1 

L’effacement peut aussi être le résultat de campagnes d’embellissement ou de phénomènes naturels. Pour donner une seconde vie aux graffiti observés à Mostaganem, nous nous sommes équipés d’un appareil photo et nous les avons photographiés et classés. Nous avons également noté sur notre journal de bord tous les détails susceptibles de nous aider dans l’analyse des observables constitués.

L’approche par entretien nous a permis de recueillir les avis des graffiteurs (instance énonciative) et des usagers de la ville (instance réceptive) sur la pratique du graffiti à Mostaganem. Nous avons privilégié l’entretien semi-directif comme outil d’investigation parce qu’il permet au chercheur de constituer des données qualitatives auprès de ses informateurs. « L’entretien est bien une méthode d’observation interactive, ce qui le distingue des autres moyens d’investigation à la disposition du sociolinguiste » (Cuq, 2003, p. 85). Comme nos informateurs n’étaient pas à l’aise à l’idée d’enregistrer leurs propos, nous avons opté pour la prise de notes.

Les entretiens ont été menés dans les différents quartiers de la ville de Mostaganem où nous avons photographié des graffiti. Pour avoir accès aux représentations des usagers de la ville concernant cette pratique scripturale, nous nous sommes rendus sur le terrain à des heures de grande affluence dans la journée. Nous avons mené des entretiens avec une cinquantaine de personnes, dont l’âge s’étend de 18 à 82 ans, dans quinze quartiers différents pour voir ce qu’ils pensent des graffiti présents dans l’espace public mostaganémois.

Les avis sont tantôt positifs, tantôt négatifs. Parmi les informateurs interrogés, il y a ceux qui considèrent le graffiti comme un acte de vandalisme, un manque de civisme mais aussi comme un langage de provocation. Ils pensent que si les auteurs des graffiti ont quelque chose à réclamer ou à véhiculer, ils peuvent l’accomplir autrement. Les discours transgressifs sont considérés comme une provocation à l’égard de la société et des normes qui la régissent, les informateurs les trouvent parfois insultants. Un de nos informateurs âgé de 21 ans, joueur de football, abonde dans ce sens en disant dans un mélange de français et d’arabe algérien : « J’ai été en Europe et j'ai vu des graffiti admirables, ils savent comment faire passer le message proprement, pas comme chez nous. La cité a une mauvaise réputation à cause de ces ‘hesh’ [1] ». 

Un autre informateur âgé de 70 ans, retraité et ancien maquisard, voit d’un mauvais œil le recours fréquent des graffiteurs à la langue française. Il justifie sa position ainsi : « Le français est la langue de ceux qui nous ont torturés. Écrire sur les murs en arabe est acceptable mais pas en français ». Les avis s’enchainent mais ne se ressemblent pas.

D’autres informateurs trouvent à ces graffiti une présence justifiée dans le contexte algérien où la liberté d’expression est en souffrance. Ils pensent que les jeunes ont le droit absolu de s’exprimer comme ils le désirent.

Comme évoqué plus haut, dès le commencement de ce projet de recherche, nous avons pris le soin de noter toutes les étapes de notre recherche dans un journal de bord pour décrire le déroulement et l’état d’avancement de notre réflexion. Nous y notons tous les éléments qui présentent quelque utilité pour notre recherche, ce que Lourau (1988) appelle le « hors-texte » qui renvoie à l’intimité du terrain, souvent évacuée des écrits scientifiques alors que son apport est capital.

Suite aux données constituées sur le terrain, nous avons constaté que l’espace public à Mostaganem est profondément marqué par des dynamiques plurielles renseignant sur les rapports de force qui le caractérisent.

« Les dynamiques urbaines font de la ville une donnée de recherche complexe dont les facettes historique, socioculturelle, linguistique, discursive et démographique, devraient être simultanément prises en compte. Il est donc nécessaire d’appréhender la ville par le bas, loin de toute catégorisation homogénéisante et rigide […] » (Ouaras, 2015, p. 157).

Nos observations sur le terrain se sont étendues sur une durée de six mois consécutifs. Notre présence assidue et nos visites cycliques dans les différents quartiers de Mostaganem nous ont permis de déceler un tant soit peu les logiques qui président au déploiement des graffiti à Mostaganem.

Un corpus de 235 photos de graffiti a été constitué dans les quartiers suivants : Quartier Mon plaisir, Saint Jules, Saint Charles, Doukara, Zaouïa, Pépinières, Raisin-ville, Souika, Cité 05 juillet, Cité HLM, Cité Zabana, Cité Belle vue, Cité Salam, Cité 100 logements et Avenue Rénal.

Analyse et discussion des résultats de recherche

Les graffiti photographiés ont été analysés sous trois optiques différentes, mais complémentaires. La première se veut une lecture sociolinguistique consistant à interroger les rapports entre langues, discours, espace et société dans le graffiti mostagnémois. La deuxième examine l’aspect sémiologique de ces graffiti en essayant de décoder les nombreux messages iconiques qui y sont exprimés. La troisième et dernière optique se veut une analyse discursive de ces graffiti en essayant de faire ressortir les tendances thématiques qu’ils expriment. Cette analyse a permis l’identification de quelques tendances discursives s’articulant autour de discours identitaires, socio-politiques, moraux, sportifs, idéologiques et autres.

Les graffiti comme espace politico-idéologique

Les graffiti servent de canal d’expression aux discours politico-idéologiques, véhiculés sous forme d’énoncés linguistiques ou de signes figuratifs ou les deux à la fois. Ils sont souvent le résultat d’une conjoncture politique qu’ils accompagnent en la commentant. Le graffiti de la figure 2 [الجبهة الإسلامية للإنقاذ، إن الحكم لله أمر أن لا تعبدوا إلاّ إياه دولة إسلامية فيس،] « État islamique, Front Islamique du Salut. Le pouvoir appartient à Dieu et Il est ordonné de ne prier que pour Lui.», en est une illustration édifiante.

Figure 2 

Le discours véhiculé à travers ce graffiti, intervient dans un contexte politique d’une grande instabilité en Algérie, caractérisé par la montée de l’islamisme radical. La crise politique s’exacerbe suite à la victoire du Front Islamique du Salut (FIS) au premier tour des élections législatives du 26 décembre 1991 qui a conduit à la démission du président de la république Chadli Bendjedid le 11 janvier 1992 et à l’annulation du second tour de ces mêmes élections le 12 janvier 1992. Cette situation a conduit à l’arrêt du processus électoral et à la dissolution du FIS en mars de la même année. Les murs ont été pris d’assaut par, entre autres militants, les islamistes pour dénoncer l’arrêt du processus électoral.

Ce graffiti au contenu politico-idéologique subversif date justement de 1992. Il a été réalisé juste après la fermeture, pour des raisons politiques, de la Mosquée Redouane[1] à Mostaganem. Le graffiti est écrit en arabe institutionnel suivi de l’acronyme FIS en lettres latines (Front Islamique du Salut).

Le choix de l’arabe institutionnel se justifie par la nature du discours véhiculé par ce graffiti. En effet, le discours politique d’obédience islamiste accorde une primauté à l’usage de l’arabe institutionnel qui permet une facilité dans la mobilisation des hadiths prophétiques ou des versets coraniques auxquels il est traditionnellement lié. Mais pour atteindre une audience plus importante, il est fait également appel au français qui jouait aussi un rôle décisif dans cette conjoncture politique.

Le recours à l’arabe institutionnel est aussi illustré dans la figure 3 qui reprend un extrait de la profession de foi en Islam, la shahâda, qui constitue le premier des cinq piliers de l’Islam, [لا إله إلا الله] « Il n’y a pas d’autre divinité qu’Allah ». Ce graffiti religieux est de plus en plus visible dans l’espace public mostaganémois et renseigne sur une intensification de la croyance religieuse et une prédominance du référent religieux dans l’imaginaire collectif local.

 Figure 3 

Le recours aux signes permet, lui aussi, d’exprimer des discours politiques et idéologiques. Parmi les signes figuratifs les plus dominants à Mostaganem, on peut citer la figure du bateau qui fait office de symbole de harga (l’émigration clandestine).

Les représentations figuratives exprimant l’opposition au cinquième mandat présidentiel de Bouteflika ne sont pas en reste. Le graffiti de la figure 4 [كيفاش حاب البلاد تمشي وليمشيها ما يمشيش ] « Comment voulez-vous que l’Algérie marche alors que celui qui est censé la faire marcher ne marche pas ! », apposé à même le sol, donne corps à cette opposition en privilégiant un recours aux canaux iconique, linguistique et plastique.

Figure 4

 

  • Le message iconique est constitué d’un dessin représentant un fauteuil roulant (un clin d’œil à l’impotence du président algérien Abdelaziz Bouteflika, en exercice au moment de l’enquête), un œil portant un chapeau, un hashtag et un électrocardiogramme.
  • Le message linguistique est constitué d’un énoncé en arabe algérien écrit en lettres arabes qui met en mots l’incapacité d’Abdelaziz Bouteflika de présider aux destinées de l’Algérie.
  • Le message plastique se veut un habillage des messages linguistiques et iconiques et se révèle dans la dimension visuelle du Le choix de la couleur noire peut être considéré comme l’expression d’un ras-le-bol et d’une humiliation suite à la volonté d’un président démuni de toutes ses facultés physiques, de briguer un cinquième mandat présidentiel. L’emplacement du graffiti au milieu des escaliers, ses lignes géométriques et ses éléments typographiques imposants renseignent sur les stratégies discursives et la créativité langagière de l’auteur. 

L’auteur estime, à travers ce graffiti au contenu politique subversif, que l’Algérie ne peut pas se développer du moment qu’elle est dirigée par un président immobile souffrant de graves problèmes de santé. Le globe oculaire portant un chapeau de sorcière désignerait les forces maléfiques qui sont à l’origine de la léthargie politique qui caractérise l’Algérie. L’électrocardiogramme, lui, serait une allusion à l’état politique dégradé de l’Algérie.

Les graffiti linguistiques ont été fortement mobilisés pour dénoncer la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat présidentiel. Pour assurer un retentissement au rejet de cette candidature, l’un des graffiti photographiés dans le quartier de Monplaisir fera subir une subversion discursive à l’expression [لا للعهدة الخامسة] (Non au 5ème mandat) en introduisant une paronomase[1] transformant ainsi le paronyme [الخامسة] (Cinquième) en paronyme [الخامجة] (Pourrie / infecte). La paronomase est présentée ici de façon implicite dans la mesure où le paronyme [الخامسة] n’apparaît pas dans le graffiti mais il est sous-entendu.

Figure 5 


Les graffiti contenant des messages contestataires sont dominants dans la ville de Mostaganem. L’exemple ci-dessous (figure 6) se veut un cri de désespoir suite au décès tragique du jeune Ayach Mahdjoubi qui a péri dans un puits artésien dans une localité de la ville de Msila, fin 2018. Cette mort tragique a suscité l’émoi et la consternation chez les citoyens algériens à travers tout le territoire national. Le graffiteur a immortalisé le souvenir de cet accident en ces termes : « Ayachi (qui signifie littéralement le vivant) n’a pas pu vivre ! Comment pourrions-nous vivre ? Le pays est comme un troupeau sans berger, au gré des vents. Seulement 10% du peuple algérien sont conscients et le reste évolue sur la planète Mars. Fuck l’État ».

[ Fuckعياشي و معاش كاش نعيشو حنا راهي مال بلا راعي راهي صايقها الريح و الشعب 10 % صاح والباقي فالمريخ. الدولة].

 Figure 6 

Le prénom « Ayachi ou Ayache » tire ses origines du verbe « عيش » (vivre). Dans la tradition locale, le prénom de garçon « Ayachi » en arabe algérien est donné au nouveau-né pour que ce dernier survive aux aléas de la vie. Mais il se trouve que la personne porteuse de ce prénom, dans ce cas précis, a connu un autre sort.

Ce graffiti a été réalisé quelques jours après la mort tragique du jeune Ayache . En le réalisant, l’auteur rend hommage à la victime et s’associe à la douleur des siens. Il s’est servi du prénom de la victime pour produire un énoncé rimé qui dénote d’un discours transgressif témoignant du fossé qui sépare la société de ses gouvernants, et à certains égards, d’un défi envers le pouvoir en place. 

Les inscriptions murales à Mostaganem sont souvent convoquées pour dénoncer les fléaux sociaux, le chômage et la marginalisation en réclamant le respect de la dignité humaine. Elles opèrent comme témoins du temps et rendent compte des dynamiques et des tensions qui animent en permanence l’espace public. Peu d’événements échappent à leur prise.

Les graffiti comme lieu de contact de langues

Nous avons relevé, au cours de nos recherches de terrain, l’usage fréquent, mais à des degrés différents, de sept langues dans les graffiti linguistiques à Mostaganem : l’arabe algérien, l’arabe institutionnel, le français, l’anglais, l’espagnol, l’allemand et le turc.

Par exemple, le mot « Çukur » en langue turque, apposé à plusieurs reprises sur les murs à Mostaganem, renvoie à une série télévisée turque dont l’histoire se déroule dans les quartiers populaires les plus dangereux d’Istanbul. Ce graffiti renseigne sur le processus d’identification des jeunes aux personnages évoluant dans cette série télévisée.

Les propos des graffiteurs interrogés dans le cadre de cette recherche se caractérisent également par un recours fréquent à l’usage de l’alternance codique. Nous citons, à titre d’illustration, le propos de l’un de nos informateurs qui fait usage de quatre langues à la fois, en réponse à une question sur les contenus discursifs des graffiti : « I mean, trouver une solution منطقية li tenfa’ al-zawali d’abord ». Il est fait usage de l’anglais, du français, de l’arabe institutionnel et de l’arabe algérien. Cette alternance intraphrastique fortement présente à l’oral se traduit également à l’écrit surtout dans l’univers du graffiti.

Nous avons également remarqué le fort usage de signes et de symboles dans le graffiti mostaganémois. « Les dynamiques urbaines dans toute leur diversité s’accomplissent à travers les différentes langues en présence dans le milieu urbain et à travers également un arsenal de représentations figuratives » (Ouaras, 2009, p. 165). La croix gammée, symbole du nazisme d’Adolf Hitler, y figure en abondance Cette étonnante trouvaille à Mostaganem nous a intrigués au point d’en faire un point de fixation pour en connaître les tenants et les aboutissants. Interrogés à ce sujet, la plupart des informateurs ont répondu que ces symboles ont atterri à Mostaganem par méconnaissance du sens qu’ils renferment ou par simple mimétisme des discours et images circulant sur les réseaux sociaux. Ces représentations restent, cependant, incomplètes dans la mesure où l’instance énonciative des deux symboles nazis demeure insaisissable. Il nous était impossible d’entrer en contact avec elle, qui est la seule à détenir le sens exact de son geste et à savoir la fonction qu’elle assigne à ce discours nazi.

Figure 7 

D’autres symboles et acronymes sont également relevés dans les différents quartiers de Mostaganem, comme le symbole de la paix représenté sous forme d’un cercle contenant un trait vertical et deux petites lignes diagonales qui pointent vers le bas du cercle, le symbole Yin et Yang représentant la double nature des choses dans la philosophie chinoise et l’acronyme du DJ Alan Walker, qui semble être très apprécié par la jeunesse mostaganémoise.

Les graffiti comme indicateur de masculinité

Les graffiti mostaganémois se singularisent par l’une des fonctions sociales qui leur est assignée, à savoir la fonction de gentrification. En effet, cette fonction originale a retenu notre attention tout au long de nos recherches de terrain. Nombreux sont les graffiti qui mobilisent des prénoms de garçon sur les devantures des maisons ou sur les murs des balcons des appartements situés aux rez-de-chaussée des immeubles de la Cité 348 logements.

Attirés par l’omniprésence de ces prénoms masculins (voir figure 8), nous nous sommes mis à la recherche des tagueurs pour élucider ce mystère. Effectivement, nos visites quotidiennes et nos différents contacts nous ont conduits sur les pas du tagueur qui a initié ce procédé langagier consistant à inscrire les prénoms de garçon sur les devantures des habitations pour indiquer une présence masculine dans le foyer tagué.

Après s’être rassuré que nous étions des chercheurs intéressés par les écrits de la ville, il nous a confié dans un langage qui se veut viril qu’« Un jour, des jeunes se sont disputés en insultant et criant de toutes leurs forces. Ma sœur me l’a dit quand je suis rentré le soir. J’y ai été voir ces jeunes pour leur parler et surtout les avertir, s’ils manquaient à la horma (dignité, respect) du voisinage, ça finirait très mal pour eux. Ils m’ont dit qu’ils ne savaient pas qu’ils étaient en bas de mon appartement ! Je leur ai répondu ‘vous voulez que je signe mon prénom sur le balcon pour que vous le sachiez ?’ Quand je l’ai dit c’était dans le but de les provoquer, mais après quelques jours je me suis dit, pourquoi pas, et j’ai tagué mon prénom sur balcon ».

Ce geste qui peut paraître anodin, au préalable, a eu l’effet boule de neige dans le quartier. L’informateur poursuit en disant :

« J’étais surpris du résultat. Beaucoup ont fait comme moi, ils ont tagué leurs prénoms sur les murs extérieurs des balcons pour dire tout simplement que dans ces appartements il y a des familles que vous devez respecter quand les hommes sont absents de chez eux ». Ce témoignage édifiant renseigne, à lui seul, sur les logiques des rapports sociaux qui caractérisent l’espace public mostaganémois.

Un autre informateur a pris le relais pour nous expliquer que :

« Ce procédé de marquage simple est une forme d’interdiction aux passants de manquer à la horma du quartier et des familles qui y vivent en proférant des insanités. C’est vrai qu’on est jeune et ouvert d’esprit, voire moderne mais nous ne badinons pas avec les habitudes de nos parents et grands-parents. Le respect absolu et les valeurs (horma, hechma, kdar ou l-kima) doivent être de mise ».

 Figure 8 

Les prénoms de garçons indiquent, que derrière les balcons sur lesquels ils sont inscrits, il y a la présence d’un homme « rajel » qui veille au respect des lieux. S’y aventurer est synonyme de gros risques. Ce procédé participe d’une utilité sociale mais perpétue la gentrification de l’espace qui est un trait socioculturel local consistant à assigner à la femme le rôle traditionnel de gardienne de maison et à l’homme le rôle de maître de l’espace public et du protecteur de la famille. Toutefois, il est évident qu’aujourd’hui ces logiques sociales sont de plus en plus bouleversées avec l’arrivée de nouveaux modes de vie et elles évoluent graduellement en s’insérant dans des perspectives de négociation et de concurrence.

Taguer les prénoms de garçons sur les balcons est une mesure dissuasive envers ceux qui ne respectent pas l’espace familial caractérisé par la horma, respect mutuel entre hommes et femmes.

Au terme de cette analyse, nous constatons que le graffiti, dans la ville de Mostaganem, révèle une pluralité discursive  allant de la polarité politico-idéologique qui exprime les événements politiques marquants à la polarité transgressive qui met en évidence des messages incisifs à tous points de vue en passant par des polarités moralisatrice, sportive, artistique et émotionnelle.

Nous avons constaté aussi que les graffiti laissent apparaître des traces de subjectivité malgré l’anonymat qui les caractérise. Ces traces se matérialisent suivant différentes stratégies discursives.

Nous avons repéré l’usage d’une pluralité linguistique dans les graffiti à Mostaganem qui alternent entre l’arabe algérien, l’arabe institutionnel, le français, l’anglais, l’espagnol, l’allemand et le turc. Le choix de telle ou telle langue obéit généralement aux objectifs assignés à l’acte d’apposer des inscriptions sur le mur. Les graffiteurs ont aussi tendance à privilégier le recours à l’alternance codique, aux interférences et aux métaphores. Il est important de souligner qu’il y a également un usage fréquent de signes et symboles dans le graffiti mostaganémois.

Nous avons remarqué que les graffiteurs affichent une indifférence par rapport aux campagnes de stigmatisation sociale les ciblant suite à leurs écrits, parfois truffés d’erreurs de langue, leurs dessins ésotériques et leurs discours subversifs. Les graffiteurs se réapproprient l’espace public en y « imposant » certaines lignes de conduite comme nous l’avons évoqué plus haut en citant le cas des prénoms comme indicateur de masculinité. Il y a également une tendance à privatiser l’espace habité et à en exclure les étrangers qui s’y aventurent. Dans certains graffiti, le discours est d’une posture valorisante par rapport à soi et dévalorisante par rapport à autrui. Ceci renseigne sur le processus de construction identitaire des jeunes et le fonctionnement social des espaces convoités.

Il importe de souligner que les résultats obtenus dans le cadre de cette recherche ne renseignent que de façon indicative sur la complexité du terrain examiné d’où la nécessité d’engager d’autres recherches pour cerner les tenants et les aboutissants de cette pratique langagière qui fait partie de l’espace urbain mostaganémois.

Conclusion

Notre réflexion a porté sur la pratique du graffiti, ses usages, ses fonctions et ses finalités à Mostaganem et se veut un éclairage sur l’une des facettes de la vie sociale dans cette ville. Nous avons inscrit notre démarche dans une perspective sociolinguistique, sémiologique et discursive.

La pratique du graffiti est avant tout un phénomène social aussi présent qu’évanescent dans l’espace public mostaganémois. Elle témoigne du vécu collectif d’un milieu social et fait écho aux préoccupations sociales de l’heure. Les graffiteurs se saisissent de l’espace public pour y injecter de la créativité linguistique et artistique et pour donner corps à leurs discours. Cette pratique sociale est devenue un moyen de communication incontournable qui se manifeste suivant plusieurs façons et multiples canaux. Les inscriptions murales véhiculent des revendications politico-idéologiques et socio-culturelles reflétant ainsi les maux sociaux par le biais des marquages sémio-linguistiques.

L’analyse des résultats obtenus à Mostaganem se veut une contribution à la compréhension d’un champ social complexe offrant des pistes de recherche qui gagneraient à être approfondies par d’autres travaux. Cette contribution met en évidence quelques-unes des caractéristiques langagières, figuratives et discursives de la pratique du graffiti à Mostaganem. Elle permet aussi d’y cerner quelques structures identitaires, régionales, culturelles et politiques.

Cette recherche demeure exploratoire dans la mesure où elle n’a pas interrogé densément l’espace public mostaganémois. Elle s’est limitée à mesurer les liens entre les inscriptions murales et les dynamiques socio-langagières dans cet espace en mettant l’accent sur leurs expressions et les fonctions qui leur sont assignées.

Notes:  

[1] La présente contribution est le fruit d’une recherche réalisée dans le cadre d’un mémoire de Master 2 en Sciences du langage à l’Université de Mostaganem, réalisé par Hadjer Belhamidèche sous la direction de Karim Ouaras. L’une des recommandations du Jury de soutenance de ce mémoire était de présenter les résultats de cette recherche sous forme d’un article scientifique.

[2] L’arabe algérien désigne ici l’arabe parlé, vernaculaire ou darija en Algérie. Langue majoritaire qui ne bénéficie d’aucun statut juridique en Algérie.

[3] L’arabe institutionnel ou officiel, lui, désigne la langue arabe promue par l’État algérien depuis son indépendance en 1962.

[4] De nombreuses recherches ont été menées et surtout de nombreux mémoires de fin d’étude et de thèses ont été soutenus dans les universités algériennes ces dernières années comblant ainsi une lacune dans la recherche locale (Khelifi et Ben Hamloui, 2016; Mokrani et Loulia, 2017).

[5] Le terme « hech » désigne ceux qui habitent les bidonvilles et qui ont bénéficié d’un appartement LPL « logement public locatif ». Hech en arabe algérien signifie fragile et désigne « les gens de moindre importance ». Qualifier de hech les habitants de ces quartiers est socialement stigmatisant.

[6] En 1992, il est procédé à la fermeture de la Mosquée  Redouane à Mostaganem suite aux réunions politiques secrètes qui ont été tenues dans son enceinte par les militants du FIS.

[7] La paronomase est une figure de style qui consiste à utiliser dans un énoncé, deux paronymes dont l’orthographe et la prononciation se rapprochent mais dont la signification est différente.

Bibliographie

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Crédit Photos

© Hadjer BELHAMIDECHE et Karim OUARAS, 2018-2019.

 

 

 

 

 

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