Sélectionnez votre langue

Les graffiti à Tizi-Ouzou : un espace discursif pluriel


Insaniyat N°s85-86| 2019 |Les graffiti en Afrique du Nord : les voix de l'underground|p.173 -191 | Texte intégral



Nacer SI HAMDI: Université Mouloud Mammeri, Département de langue française, 15 000, Tizi-Ouzou, Algérie

                            Centre de Recherche en Anthropologie Sociale et Culturelle, 31 000, Oran, Algérie.


L’objectif de cette contribution consiste à comprendre les différents enjeux du marquage de l’espace en le prenant comme objet sémiotisé. Au-delà de l’affichage des langues et pratiques de langues dans leur diversité et complexité, le graffiti met en avant des dynamiques socio-langagières, des idéologies et identités, et participe, de ce fait, à la configuration de l’espace qu’il investit.

Notre contribution se propose de présenter les résultats d’une enquête de terrain menée à Tizi Ouzou entre 2016 et 2019[1]. Notre axe de recherche se penche sur l’analyse de la mise en mots des dynamiques sociolangagières et discursives propres à l’espace tizi-ouzéen.

Fait urbain, spontané ou répondant à une stratégie élaborée, bref ou construit, affichant des couleurs, des langues, des signes et des formes, réalisé par des auteurs identifiables ou anonymes, le graffiti s’approprie les espaces, affirme une présence et « dit » son environnement. Cette étude aborde donc l’espace « (…) comme produit de l’activité sociale, comme forme discursive, d’un espace qui n’est pas extérieur à la société, mais qui en constitue une dimension fondamentale (…) » (Bulot, 2006, p. 8). Par ailleurs, nous voulons aborder la marginalité pour mieux visualiser la structuration des espaces de la ville. De ce point de vue, le graffiti constituerait un reflet de la société et un moyen de lire l’espace, ainsi que les enjeux et dynamiques qui s’y cachent. Nous avons cherché à comprendre la situation sociolinguistique et les rapports entre les langues en présence dans le milieu social, mais aussi à saisir la teneur discursive des inscriptions et la structuration de la ville sur les plans culturel, social, politique, idéologique et identitaire. Comment se présente le paysage linguistique de la ville de Tizi-Ouzou à travers la pratique du graffiti ? Quelles sont les finalités discursives de cette pratique et quel(s) sens donne-t-elle des espaces qu’elle marque ? Telles sont les questions auxquelles cette contribution tente de répondre.

Pour ce faire, cette étude s’inscrit essentiellement dans le champ de la sociolinguistique (Calvet, 1994, 1999, 2007 ; Blanchet, 2000 ; Bulot, 2006 ; Veschambre, 2009), en privilégiant son approche urbaine qui étudie « la mise en mots de la covariance entre structure spatiale signifiante et la stratification sociolinguistique » (Bulot, 2007, p. 17). Par ailleurs, il y a lieu de souligner l’inévitable transdisciplinarité de notre approche. Ainsi, de la géographie sociale à la sémiotique de l’espace, en passant par la sociologie urbaine, l’anthropologie et les théories d’analyse du discours, un large cadrage théorique s’impose en vue de rendre compte de la complexité du phénomène étudié.

Nous présentons d’abord les spécificités du terrain tizi-ouzéen, ensuite la méthodologie adoptée, avant d’aborder enfin l’analyse des pratiques langagières et discursives contenues dans les graffiti constituant notre corpus.

Terrain et méthodologie de la recherche

La constitution du corpus et des données a été effectuée dans un espace en perpétuelle (re)configuration sur les plans urbanistique, démographique, social, identitaire, politique, linguistique et culturel. L’espace est, de ce point de vue, porteur de marques, d’identités et d’une mémoire urbaine, à travers laquelle on aborde la compréhension des enjeux sociaux, la construction des espaces de la ville et les questions identitaires (Veschambre, 2009).

La ville de Tizi-Ouzou est historiquement construite sur trois périodes historiques (Laiche et Sadoudi, 2011). Depuis sa promotion en chef-lieu de département par les autorités coloniales en 1956, la ville a d’abord connu la présence de deux quartiers, en l’occurrence l’ancienne ville « indigène », communément désignée sous le nom de Haute-ville et la ville européenne où commença la mise en place d’infrastructures urbaines.

Après l’indépendance en 1962 et avec la promotion de la ville en chef-lieu de Wilaya, une zone d’habitations a vu le jour dans les années 1970 pour répondre à la demande sociale. Une autre configuration se mit alors en place avec l’implantation de cités constituant la Nouvelle-ville que l’on connaît de nos jours. Cette dernière est majoritairement habitée par des familles issues des villages qui se trouvent dans les régions montagneuses des 67 communes de la Wilaya. L’urbanisation progressive, le phénomène des promotions immobilières privées et l’exode rural vers la seule ville où se trouve l’essentiel des infrastructures de la région[2], font passer la population de la ville à une densité démographique de 1360 habitants au km2 en 2010 (Agharmiou-Rahmoun, 2017).

Cette brève présentation de la ville et de ses quartiers a pour but de jeter un éclairage sur la ségrégation socio-spatio-linguistique et les spécificités de ce laboratoire social pour reprendre les termes de l’Ecole de Chicago. Il s’agit donc d’un élément essentiel pour comprendre les dynamiques qui s’y trouvent. L’espace est, par ailleurs, différemment vécu et/ou perçu selon que l’on soit citadin natif du centre-ville, « arriviste » pour reprendre le discours commun désignant le rural nouvellement installé, notamment dans la Nouvelle-Ville et « propriétaire » de l’espace pour un habitant de la Haute-Ville. En effet, l’organisation des espaces est soumise aux liens unissant un des individus ou un groupe social à des éléments du milieu (Gallais 1973, cité par Frémont, 1974, p. 232). Dès lors, ces groupes se construisent autour d’un espace qu’ils vivent, perçoivent, sentent et « patrimonialisent », ce qui donne lieu à une différenciation sociale et comportementale vis-à-vis des espaces de la ville et de leurs occupants. Cette démarche s’inscrit dans un processus de valorisation/dévalorisation qui met en évidence les rapports sociaux et les enjeux de la vie en ville.

De ce fait, l’espace devient sujet à une appropriation et ségrégation qui impliquent une stratification sociolinguistique, des discours et des représentations dans lesquels se lisent des tensions et des rapports de force mettant en mots plusieurs réalités urbaines. Fruit d’une mobilité socio-spatiale, linguistique et culturelle, la complexité de la ville se saisit dans les discours, les attitudes et représentations et les pratiques linguistiques plurielles.

Déjà mis en évidence par des recherches précédentes (Zaboot, 2010 ; Dourari, 2002 ; Boumediene, 2011 ; Chibane, 2015 ; Sini, 2011, 2017), les usages linguistiques à Tizi-Ouzou oscillent entre les langues kabyle (première langue), française, arabe (algérien[3] et institutionnel[4]) et anglaise. A ces langues, s’ajoute le zdimoh, parler tizi-ouzéen (Sini, 2011), originaire de la Haute-Ville mais dont les usages s’élargissent aux différents quartiers de la ville de Tizi Ouzou.

Présentation du corpus constitué

Le corpus constitué dans le cadre de cette recherche contient 47 photographies de graffiti, prises dans les différents espaces de la ville de Tizi-Ouzou et réparties selon le lieu, la langue, la graphie et la thématique. Cette classification est guidée par le souci de comprendre les corrélations entre langues, espaces et discours. Des pratiques langagières et des polarités discursives (Ouaras, 2009a, 2015) s’y dégagent, donnant ainsi à lire la complexité de l’espace tizi-ouzéen. Des entretiens ont également été menés avec 16 informateurs, dont un graffiteur se réclamant une appartenance à la culture hip-hop, deux militants politiques aux visions opposées et d’autres usagers de la ville.

Dès les premières observations sur le terrain, nous avons remarqué que la pratique du graffiti mobilise surtout des jeunes adolescents de la ville. Une « prolifération » de pratiques culturelles et de traditions se transmettant dans le milieu jeune, révèle l’existence de codes et de comportements spécifiques à cette catégorie sociale. C’est le cas des jeunes des quartiers de la ville qui partagent des références culturelles, des modes opératoires, des comportements et des tendances relativement similaires. Aussi, des militants politiques et des artistes graffeurs de la culture urbaine du hip-hop s’approprient les espaces de la ville via des discours et une mise en mots d’une appartenance socio-identitaire ou politique. Néanmoins, si dans le cas des militants politiques, l’acte discursif répond généralement à une stratégie et à une démarche réfléchies, le graffiti hip-hop est plus complexe, spontané et durable. Ses auteurs en font une activité presque permanente qui touche de plus en plus de jeunes à travers des mécanismes de transmission culturels et tendanciels, dans la mesure où l’on est en face d’une génération urbaine pour laquelle la culture hip-hop constitue une référence.

Face à la complexité de cette pratique langagière, plusieurs outils théoriques et méthodologiques sont retenus et adaptés au contexte de notre étude. Nous avons donc voulu inscrire notre réflexion dans une démarche imposée par la complexité du réel urbain. En effet, pour qu’il soit cerné, le phénomène du graffiti est pris dans ses différentes facettes et interactions avec son environnement global. À ce propos, Fortin affirme qu’« il faut développer une connaissance qui respecte la multidimensionnalité des choses, une connaissance qui, dans tous les domaines, débouche sur des actions complexes et non mutilantes » (Fortin, 2000, p. 2).

La méthode de la complexité aborde les phénomènes dans leur « désordre », sans pour autant passer par les postulats, voire les stéréotypes d’une pensée réduisant les comportements humains, notamment langagiers, à des effets des politiques, des normes ou des lois. À ce propos, les notions de l’ordre et du désordre perdent leur pertinence et deviennent parfois utilisables pour qualifier la même situation.

« Ordre et désordre, tout en s’opposant l’un à l’autre, sont des termes qui se nécessitent l’un l’autre et sont inséparables. Penser la complexité du réel, c’est penser à la fois l’opposition et la nécessaire articulation entre ces termes, c’est penser ces termes à la fois dans une relation complémentaire, concurrente et antagoniste » (Fortin, 2000, p. 22).

Dans la lignée de cette réflexion, notre contribution vise à approcher le désordre (sociolinguistique, spatial, politique et identitaire) pour tenter de remonter à ce qui structure la ville, c’est-à-dire l’ordre réel. Cette approche consiste en la méthode dite de « l’étude de cas », définie comme : « une enquête empirique qui étudie un phénomène contemporain dans son contexte de vie réelle, où les limites entre le phénomène et le contexte ne sont pas évidente et dans laquelle des sources d’information multiples sont utilisées » (Blanchet, 2000, p. 30). Cette approche est essentiellement fondée sur l’interprétation qualitative des données de terrain en mettant l’accent sur l’aspect discursif des graffiti et des représentations des locuteurs dans les conditions sociales de leur production, pour reprendre les termes de Calvet (2007). Néanmoins, le recours aux méthodes quantitatives n’est pas exclu et est pris en compte dans la description de la cartographie linguistique que renvoient les inscriptions murales.

L’identité sociolinguistique de l’espace urbain

Le corpus constitué donne à voir une pluralité linguistique à travers la pratique du graffiti. Les auteurs des inscriptions affichent cette pluralité linguistique dans une sorte de mise en mots (Bulot, 2007, 2013) du réel, à travers un moyen d’expression marginal. Les langues et leurs usages dans le graffiti sont pluriels. À cette pluralité linguistique s’ajoute une pluralité des systèmes graphiques. Dans la ville de Tizi-Ouzou, le français, le kabyle, l’arabe (institutionnel et algérien) et l’anglais s’approprient des espaces, énoncent des discours et se côtoient pour offrir un désordre linguistique lui-même producteur de normes (Bulot, 1999, p. 16).

Le français constitue la langue dominante dans le corpus interrogé dans le cadre de cet étude. Il se positionne comme une langue de référence pour l’expression politique, mais aussi pour les besoins de la communication quotidienne. La catégorisation du corpus selon l’espace et le discours met en évidence l’ancrage social du français et le recours spontané de plusieurs franges de la société à l’usage de cette langue. Le rapport constant des tizi-ouzéens à la langue française peut s’expliquer par des raisons historiques (colonisation et implantation des écoles françaises dans la région) (Miled, 2010) et par des raisons sociales, « langue de réussite » (Sini, 2013). À cela s’ajoutent la formation universitaire, assurée dans la majorité des filières en langue française, l’émigration intergénérationnelle vers la France et l’influence de l’élite politique francophone issue de la région. Aussi, la langue française est utilisée comme un rempart contre la politique d’arabisation prônée par l’État algérien. Ainsi, dans un contexte de dualité entre l’arabe et le français dans les espaces institutionnels (administration publique, éducation et enseignement supérieur), le français domine l’arabe institutionnel. Dans les différents espaces de la ville, les graffiti en français sont majoritairement politiques, comme en témoigne le graffiti de la figure 1.

Figure 1

Ce graffiti [Votez la jeunesse / votez RCD n° 40 / un nouveau départ pour l’Algérie] est réalisé à l’occasion des élections législatives du 4 mai 2017. Les militants du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), un parti politique bien implanté en Kabylie, se servent de la langue française pour s’adresser à la population et l’inciter à voter pour le RCD. Ces graffiti partisans sont généralement réalisés dans les espaces les plus fréquentés de la ville, comme c’est le cas pour le mur de la nouvelle gare multimodale[5] de Tizi-Ouzou, support du graffiti ci-dessus. L’emplacement du slogan est stratégique puisqu’il s’agit du seul chemin reliant la ville à cette gare. Le français est représenté ici comme étant la langue de diffusion, celle qui est susceptible d’atteindre tout électeur potentiel. L’auteur du graffiti, un militant ou un sympathisant du RCD, se représente le français comme étant à la fois un moyen de perpétuer la tradition de son parti (dont l’élite est francophone) et comme un moyen permettant de s’adresser sans conflit à un public lui-même représenté comme préférant et/ou maîtrisant la langue française. Cette dernière est valorisée, n’est pas rejetée dans le milieu social de la ville et jouit d’un statut de prestige (Sini, 2011).

D’autres inscriptions porteuses de messages autres que politiques et/ou partisans se lisent dans la langue française. L’exemple d’une autre inscription : [Soyons propres], réalisée au niveau de la Nouvelle-Ville, renvoie à la sensibilisation de la population à travers un appel au respect de l’environnement. Il s’agit ici d’un appel anonyme, impliquant le « je » énonciateur et toute la population qui réside ou fréquente cet espace. Le choix du français confirme son statut de langue de diffusion et de large communication, relatif à son ancrage social et sa représentation comme étant une langue commune, plus ou moins pratiquée et comprise par la population locale.

Le statut du français et son lien avec les éléments de la culture locale, se vérifie dans les rapports alternés qui la lient aux autres langues en présence, notamment le kabyle, l’arabe algérien et l’arabe institutionnel. C’est le cas des graffiti : [Résistance amazigh, Pas de vote] et d’autres graffiti dont les images ne sont pas retenues ici. L’on peut citer l’inscription [Gaza la fierté Islam / الكرامة غزة].

L’usage du français se généralise ici comme une pratique langagière effective (Taleb-Ibrahimi, 1995, p. 119). Cette langue se fond dans une alternance codique avec les autres langues, au point de se séparer parfois de son statut de langue étrangère. De ce fait, « la langue française a le privilège que lui concède la société en la pratiquant alternativement avec l’arabe dialectal et le berbère, dans des situations de communication informelle, intime… » (Zaboot, 2010, p. 205).

L’usage de l’arabe institutionnel est, quant à lui, réservé à l’énonciation de discours à connotation religieuse et/ou idéologique, mais pas seulement. Ce même constat a été rapporté dans une autre recherche portant sur la ville d’Alger, « Les graffiti de la polarité religieuse, en revanche, opèrent dans la plupart des cas un seul choix, celui de l’arabe fus’ha, langue empreinte de sacralité » (Ouaras, 2015, p. 77). Dans le corpus constitué, la présence de cette langue se situe au niveau de la Nouvelle-Ville, particulièrement dans la cité des 2000 logements. Le graffiti de la figure 2 [اللهم أنصر وخذل حكام العراب« Mon Dieu, fais triompher (Gaza) et maudis les dirigeants arabes », contient un message formulé comme un vœu destiné à Dieu. L’auteur prie Dieu pour faire triompher Gaza et maudire les dirigeants des pays arabes. Néanmoins, en l’absence de la référence lexicale « Gaza », le message implique un sens autre que celui qui est ciblé. Il s’agit ici de notre interprétation, fruit de l’observation du contexte et des réalisations voisines, car on trouve à environ 5 mètres un autre graffiti exprimant ce slogan :

[العزة غزة /الرخس لعرب] : « Gaza la fierté / Les Arabes sans dignité ».

Figure 2

 Cependant, il y a lieu de souligner qu’il s’agit ici d’un discours de tendance religieuse et idéologique. La référence à la Palestine est souvent suivie d’une référence à l’islam et au panarabisme. Un discours qui suscite, du moins en Kabylie, des tensions entre ceux qui s’approprient les idées énoncées et les autres qui pensent que la priorité devrait être donnée aux questions nationales, au changement démocratique en Algérie pour certains et à l’indépendance de la Kabylie pour d’autres. On peut citer à titre d’illustration de ce télescopage d’opinions, la chanson Achnaf (Moutarde des champs) composée en 2005 par Oulahlou, auteur, compositeur et interprète d’expression kabyle. Dans cette chanson, il évoque les événements sanglants du « printemps noir » de 2001 qui ont endeuillé la Kabylie et déplore le fait que cette dernière n’a pas eu droit à la solidarité des autres régions d’Algérie, plus sensibles au drame palestinien. Les graffiti rendent compte de ces tensions qui caractérisent le débat politique local.

La question linguistique est également omniprésente dans le paysage graffitique de Tizi-Ouzou. Plusieurs graffiti sont écrits en kabyle et transcrits dans la graphie latine. En effet, le système de transcription tifinagh est peu visible sur le terrain de nos investigations, sauf pour des fins symboliques et esthétiques. Les messages écrits en kabyle (en graphie tifinagh ou latine) matérialisent, du point de vue de la forme et du contenu, un « marquage identitaire » (Ouaras, 2015) et une valorisation de Soi. Pour Calvet, « la forme de la langue est ici le lieu d’une quête identitaire » (Calvet, 1999, p. 13). Le recours au kabyle dans le graffiti sert essentiellement à mettre en évidence l’identité amazighe et les spécificités de la culture régionale.

On lit sur le graffiti de la figure 3 ce qui suit : [Skud mazal tarwa n lehlal ur s nkennu i lqid] : « Tant qu’il y a les enfants de la probité, nous ne nous soumettrons jamais au joug ». C’est un extrait de la parodie de l’hymne national, repris par le chanteur kabyle Lounes Matoub, lui-même considéré comme symbole de la revendication identitaire et du combat pour la démocratie. Son œuvre et ses prises de positions sont aujourd’hui fréquemment reprises et son portrait est brandi dans les différentes manifestations et dans les gradins des stades. Son nom ses célèbres représentations son portrait sont imprimés de plus en plus sur des habits (casquettes, T-shirt, etc.) des jeunes, ce qui prouve que son aura est intacte auprès de cette catégorie sociale. Assassiné le 25 juin 1998 avant la sortie de son album pamphlétaire, il ne quitta plus les espaces de la revendication amazigh aussi bien en Algérie qu’ailleurs où l’identité amazigh est menacée. Le graffiti en question, apposé sur un mur du campus Hasnaoua de l’Université Mouloud Mammeri, valorise ce combat et toute personne susceptible de le porter face à ce qui est considéré comme oppression et déni.

Figure 3

Si l’on observe l’environnement graphique entourant l’université, on remarque que la plupart des inscriptions qui s’y trouvent font référence au Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie (MAK), comme [Timanit Imazighen] « Autonomie des Amazigh ». Le choix de la langue kabyle répond ici à une logique de valorisation. En effet, face au déni de l’identité amazighe, longtemps exercé par l’État algérien, les locuteurs kabylophones affichent une attitude à la différentiation linguistique, à la valorisation de leur langue et à l’affirmation de leur identité. Cette attitude est pour eux un moyen de résistance et un facteur de distinction. À noter que dans l’espace public local, des formes de rejet de l’arabe dans ses différentes variantes sont relevées. Cette langue est perçue tantôt comme une menace, tantôt comme facteur d’aliénation selon les propos des enquêtés. Ainsi, dans un entretien, un militant politique actif sur les réseaux sociaux et sur le terrain de la protestation nous confie que : « la ville de Tizi-Ouzou est arabisée. Les gens parlent la darija (arabe algérien) sans aucune gêne, alors que dans les autres villes, personne ne veut apprendre le kabyle ».

L’usage de l’anglais, avec ce qu’il véhicule comme valeurs dans les représentations des locuteurs, prend de l’espace et intègre la culture urbaine en qualité de langue « universelle » et de pratique de « prestige », pour reprendre le discours de nos informateurs. Son usage ne pouvant pas encore être comparé à celui du français, il concerne la catégorie jeune, par le fait de sa présence aux alentours des établissements scolaires.

C’est le cas du graffiti de la figure 4 [I am sorry my love for every bad time you lived because of me / if you love me too, take my hand / I love my queen] suivi d’une dédicace dans un mélange de français et de kabyle [POUR MANEL IW] : « Je suis désolé mon amour pour chaque mauvais moment que tu as vécu à cause de moi / Si tu m’aimes aussi, prends ma main / J’aime ma reine / pour ma Manel ». Le tout entouré de petits cœurs en couleur rouge.

Figure 4

L’auteur dédie ce graffiti à sa dulcinée Manel, [POUR MANELIWW]. Ce dernier énoncé est formé de [Manel], prénom de la fille concernée par ce message, et de la forme possessive kabyle [IW] « ma » ou « mienne ». Nous pouvons avancer qu’il s’agit ici de deux jeunes partenaires qui se sont séparés. Affichée sur le chemin menant vers le lycée Colonel Amirouche, cette inscription se positionne comme un message inévitablement reçu. Le choix du lieu répond alors à une stratégie d’interaction.

L’arabe algérien se lit, quant à lui, sur les murs intérieurs des quartiers, mais il est quasi inexistant sur les grands boulevards de la ville, espaces essentiellement « réservés » à l’expression des revendications politiques. En effet, considéré comme un espace de protestation, itinéraire de toutes les manifestations politiques, sociales et estudiantines, le Centre-ville se positionne comme un lieu de mémoire et un espace approprié par les organisations associatives, les militants et les mouvements politiques.

Si les pratiques langagières effectives dans la ville sont marquées par l’usage d’une variante du kabyle et de l’arabe algérien, en l’occurrence le parler Zdimoh, nous constatons que dans les graffiti et l’expression murale, cet usage se limite à mettre en mots la territorialité de la ville. À titre d’illustration, nous prenons le graffiti [hadi homet nta ou zahrek] : « Ici, c’est le quartier où ton intégrité et ta réussite dépendent de ta chance ». Le graffiti exprime une mise en mots du vécu d’une cité de la Nouvelle-Ville. Son auteur a mobilisé l’arabe algérien et a transcrit son énoncé en caractères latins. Il met en avant la structure spatiale ou la houma et s’y identifie. Cette dernière renvoie à des expériences très ancrées dans l’imaginaire urbain et matérialise un rapport d’interdépendance entre l’espace et la société (Ouaras, 2009a). Le locuteur dit son espace à travers son vécu, dans la langue supposée être pratiquée à l’intérieur de son quartier. À cet effet, il y a lieu de souligner le lien affectif des jeunes à leur quartier et leur tendance à le désigner, le qualifier et définir ses normes. Ce qui est mis en mots à travers cette inscription concernerait les difficultés de vie dans le quartier. Le message peut néanmoins être compris dans le sens d’une mise en garde contre celui qui voudrait s’aventurer dans le quartier et qui peut ne pas en sortir indemne. Il s’agit ici de l’expression d’un contrôle de l’espace.

Les pratiques énonciatives et les espaces discursifs

À la mise en mur des dynamiques linguistiques qui caractérisent l’espace tizi-ouzéen, s’ajoute la mise en mots des spécificités de sa structuration. L’analyse du contenu des inscriptions dans leur contexte de production permet de comprendre les différentes dynamiques vécues dans l’espace urbain. Partant du principe qu’« une ville est lieu de parole et espace social » (Bulot, 1999, p. 59), nous interrogeons ici les discours de la ville.

Les polarités discursives qui se dégagent du corpus ont essentiellement trait à l’identité, la politique, l’idéologie et la pratique artistique se réclamant de la culture hip-hop

Les graffiti de la construction/différenciation identitaire 

Le discours identitaire dans l’espace urbain met en avant une complexité marquée par des facteurs d’inclusion/exclusion (Ouaras, 2009b) et de valorisation/dévalorisation à plusieurs échelles (linguistique, culturelle, sociale et spatiale). Le graffiti [Vive l’Algérie] met en avant l’identité nationale et le patriotisme. Ce slogan est ancré dans l’imaginaire collectif et s’affiche sur des pancartes lors des manifestations, dans les chants sportifs et dans les interactions quotidiennes. Il met en valeur le lien affectif à la nation. À Tizi-Ouzou, cette affirmation est souvent suivie par la mise en valeur de l’identité linguistique, régionale et culturelle. Le graffiti [je suis kabyle], pris en photo dans le Centre-ville en est une illustration édifiante. À travers cette inscription, l’auteur affiche, par l’emploi du pronom personnel « Je », son identité et la valorise. L’usage du « je » pourrait alors impliquer une appropriation de l’énoncé par n’importe quel passant. Il s’agit donc d’un énoncé actualisable et le « Je » peut donc renvoyer à toute personne s’identifiant au discours exprimé.

Par ailleurs, un autre type de procédé rejoint la thématique de l’affirmation identitaire. Il s’agit de la référence à des personnalités artistiques ou politiques, réputées pour leur engagement en faveur de la promotion de la langue et de la culture amazighes. Ainsi, la référence aux prises de position du chanteur Lounes Matoub [Matoub] est dominante dans l’espace public en Kabylie. Le répertoire musical et les positions de ce chantre de la cause amazighe et défenseur de la démocratie trouvent leur écho en Kabylie auprès de plusieurs franges de la société. Son nom, comme évoqué plus haut, est inscrit sur les murs, les tables d’écoliers et ses portraits sont exhibés dans les différents lieux de sociabilité (transport en commun, café, stades) et brandis lors des manifestations politiques et culturelles.

La référence au quartier (à la houma) ou à la ville sert à marquer une distanciation sociale face aux usagers de la ville venant des zones périphériques ou rurales. Stigmatisés, ces usagers se constituent en communautés sociales et s’approprient l’espace urbain à leur façon, modifiant ainsi sa configuration initiale.

L’espace urbain au rythme du hip-hop

Une identité urbaine se constitue autour du graffiti puisant ses principes et codes de fonctionnement de la culture universelle du hip-hop. Ce type de graffiti prend des formes spécifiques et se soumet à un travail d’élaboration artistique remplissant plusieurs fonctions. À Tizi-Ouzou, la pratique du graffiti hip-hop rassemble des graffeurs dans des groupes (Amohn Crew, Mafia Graffiti Crew et Sine Graffiti) appartenant à un collectif national (Debza). Avec une organisation propre à chacun d’eux, ces groupes travaillent ensemble dans certains événements, mais attribuent des finalités différentes à leurs pratiques respectives (Si Hamdi, 2014).

En dehors des manifestations artistiques organisées en groupes, chaque graffeur se situe dans une dynamique d’appropriation de l’espace pour y réaliser ses fresques ou simplement pour signaler une appropriation par l’intermédiaire de tags. Revendiquant leur appartenance à la culture urbaine universelle, ces artistes ont conscience que leur pratique scripturale, de par ses contenus, est transgressive et par conséquent, ils sont sanctionnés par la loi. Cependant, la pratique du graffiti échappe au contrôle social et se définit comme un moyen de libre expression. L’engagement est à la fois artistique et politique. Dans l’objectif d’adapter l’universel aux spécificités locales, un graffeur tizi-ouzéen du nom de Tilos s’est mis depuis 2016 à taguer en caractères tifinagh, donnant ainsi une particularité graphique à ses fresques. L’artiste en question s’engage dans une affirmation identitaire à travers l’usage symbolique du tifinagh, comme évoqué plus haut, mais aussi par sa participation aux différentes manifestations artistiques célébrant les journées culturelles de la région, notamment le jour de l’an Yennayer et le 20 avril (date de la commémoration du printemps berbère 1980 et du printemps noir de 2001). À titre d’illustration, nous citons le tag de la figure 5 [Amazigh] réalisé en graphie tifinagh.

Figure 5

Graffiti et concurrence politique à Tizi-Ouzou

La scène politique locale est mise en mots par les graffiti partisans, contestataires et revendicatifs. Les discours véhiculés par ces graffiti renseignent sur l’appartenance politique de leurs auteurs. L’espace public de la ville est partagé entre le RCD, le FFS et le MAK.

Dans les zones périphériques comme au centre-ville, ce sont les slogans du RCD qui s’affichent le plus. Les militants de ce parti s’approprient les espaces à travers l’inscription de l’acronyme de leur parti et des slogans dans certains contextes, notamment électoraux. Un graffiti apposé aux alentours de la gare multimodale renseigne sur cette tendance. Le choix du support recevant ce graffiti répond à un souci de diffusion des slogans électoraux qui se succèdent depuis 2011. Pour les élections législatives du 04 mai 2017, le parti a choisi un jeune universitaire pour conduire sa liste. Le slogan de la figure 1 [Votez la jeunesse / Votez RCD N° 40 / Un nouveau départ pour l’Algérie] prend la place de [La Kabylie belle et rebelle votera RCD][6] et vient alors appuyer cette entreprise de rajeunissement et de renouveau, et tente d’afficher de la cohérence dans le contenu.

Le choix de l’emplacement, de la langue et de l’énoncé répond à une stratégie visant à influer sur l’électorat local. Néanmoins, des réactions, commentaires ou effacement sont visibles dans le paysage urbain. Les inscriptions, notamment politiques, suscitent débat, mais provoquent parfois des polémiques. Pour le cas du RCD, nous remarquons le détournement de son sigle sur le même mur dans la figure 6 : [RCD →DRS]. Ce détournement se veut une façon de tacler le parti, suspecté d’avoir des accointances avec le Département du Renseignement et de la Sécurité algérien.

Figure 6

Les militants du MAK participent, eux aussi, à cette appropriation de l’espace public en multipliant l’inscription du sigle de leur mouvement dans les espaces de la ville.

Les réactions aux discours, actions et attitudes des dirigeants et militants du MAK se lisent aussi sur des graffiti qui s’opposent au projet politique de ce mouvement. Affichant son antisémitisme, l’auteur du graffiti de la figure 7[MAK= JUIF] qualifie les makistes de Juifs. Qualificatif que l’on retrouve dans le discours de quelques informateurs qui pensent que le MAK entretient des relations avec L’Etat hébreu et ce, depuis le voyage effectué par le président du « Gouvernement Provisoire Kabyle » autoproclamé, en Israël, en 2012.

Figure 7

Un autre discours émerge et rend encore plus complexe la paysage politique de la ville. Il s’agit du discours politique d’inspiration religieuse mettant en évidence le projet de l’instauration d’un État Islamique en Algérie, à travers l’inscription du sigle FIS (Front Islamique du Salut)[7]. Le retour de cette référence confirme l’existence d’une tendance politique encore d’actualité.

Le discours contestataire, anonyme dans la plupart des inscriptions, vise essentiellement le système politique en place. L’ancien président de la République Abdelaziz Bouteflika (1999-2019) est notamment ciblé par certains graffiti, comme en témoigne l’inscription [Bouteflika dégage].

Ces inscriptions dans la Nouvelle-ville expriment le rejet du président après son troisième mandat 2009-2014 et le système politique qu’il incarne. Rejeter l’Etat et son président signifie une rupture entre le peuple et ses gouvernants. Ce ras-le-bol et le rêve d’un changement politique ont fini par donner lieu à un mouvement révolutionnaire pacifique revendiquant l’édification d’une nouvelle république. Cette revendication principale du hirak de février 2019 est la résultante de luttes ininterrompues en Algérie. Le graffiti de la figure 8 annonce les prémices de cette révolution en cours.

Figure 8

 

Cet appel au renversement du système politique, effacé entre-temps, est daté du (20/08/2016) et contient les initiales de son auteur (K. J). Réalisé sur un mur d’une propriété privée à Bouhinoun et donnant sur la Route Nationale n°12, ce graffiti véhicule un discours subversif en reprenant le slogan-phare des révolutions tunisienne et égyptienne.

Conclusion

Pour conclure[8], nous pouvons considérer que le graffiti permet d’approcher le réel urbain en renseignant sur ses dimensions linguistique, sociale, politique, identitaire et culturelle. Les résultats de la présente étude renseignent sur la complexité pluridimensionnelle caractérisant l’espace public à Tizi-Ouzou, surtout sur les plans sociolinguistique et discursif. Le plurilinguisme urbain se trouve chargé de représentations et stéréotypes, et conduit, tantôt à un conflit linguistique, tantôt à la formation de groupes sociaux autour de normes communes, donnant lieu à une ségrégation socio-spatio-linguistique lisible dans la cartographie des graffiti.

Sur le plan discursif, une multitude d’expressions, d’idéaux, de projets se donnent à lire à travers le graffiti. De ce fait, cette pratique scripturale pourrait être considérée comme le témoin des évolutions de l’espace et de la société. Elle renseigne sur les différents enjeux sociaux et les rapports de force dans l’espace qu’elle investit. À ce propos, la ville de Tizi-Ouzou présente une situation complexe, notamment sur les plans politique et identitaire. Des groupes sociaux, des idéologies et des représentations identitaires se révèlent à travers le graffiti et agissent sur l’espace en participant à sa configuration.

L’importance d’une étude sur les graffiti de Tizi Ouzou réside dans le fait qu’elle permet d’approcher le réel urbain à partir de l’analyse d’une pratique ancrée socialement. Les inscriptions murales et les différents écrits urbains offrent à l’observateur un moyen de comprendre les divers enjeux se déployant dans l’espace public.

Notes 

[1] Ce terrain s’insère dans le cadre du projet de recherche « Graffiti et espace public en Algérie : pratiques langagières et stratégies discursives », domicilié au CRASC et dirigé par Karim Ouaras.

[2] À noter que la notion est retenue dans son acception géographique et ses spécificités sur les plans social, culturel et linguistique.

[3] L’arabe algérien renvoie à l’arabe parlé, vernaculaire ou darija en Algérie. Langue majoritaire qui ne bénéficie d’aucun statut juridique en Algérie.

[4] L’arabe institutionnel ou officiel, lui, renvoie à la langue arabe promue par l’État algérien au lendemain de son indépendance en 1962.

[5] Située à Bouhinoun, sur la route nationale n°12 dans la périphérie sud-est de la ville de Tizi-Ouzou.

[6] Pour l’analyse de ce slogan, voir : Si Hamdi, 2014, p. 80.

[7] Ce parti politique est fondé en 1989 et dissout en 1992 par la chambre administrative de la cour d’Alger, à la suite de son appel à la lutte armée après l’arrêt du processus électoral.

[8] Notre réflexion sur ce sujet se poursuit dans le cadre du projet de recherche « Pratiques langagières et religieuses au Maghreb », dirigé par Karim Ouaras.

Bibliographie

Agharmiou-Rahmoun, N. (2017). Tizi-Ouzou, formation d’une ville dans un hinterland rural des plus denses d’Algérie. Territoire en mouvement Revue de géographie et aménagement [En ligne], 33. DOI : https://doi.org/10.4000/ tem.3968.

Blanchet, Ph. (2000). La linguistique de terrain, méthode et théorie. Une approche ethno sociolinguistique. Rennes: Presses Universitaires de Rennes.

Boumediene, F. (2011). Le parler des jeunes Tizi-ouzéens en milieu urbain. Vers une koinésation sociolinguistique de la ville de Tizi-Ouzou ? (Thèse de doctorat, Université d’Alger 2, Alger).

Bulot, T. (1999). Langue urbaine et identité. Paris : L’Harmattan.

Bulot, T. et Veschambre, V. (dir.), (2006). Mots, traces et marques. Dimensions spatiale et linguistique de la mémoire urbaine. Paris : L’Harmattan.

Bulot, T. et Bierbach, Ch. (2007). Les codes de la ville. Cultures, langues et formes d’expression urbaines. Paris : L’Harmattan.

Calvet, L.J. (1994). Les voix de la ville. Introduction à la sociolinguistique urbaine. Paris : Payot.

Calvet, L.J. (1999). La guerre des langues et les politiques linguistiques. Paris : Hachette.

Calvet, L.J. (2007). Pour une linguistique du désordre et de la complexité. Dans Ph. Blanchet, L.J. Calvet,  D. de Robillard (dir.). Un siècle après le Cours de Saussure, la linguistique en question (p. 13-80). Carnets d’Atelier de Sociolinguistique, 1. Paris : L’Harmattan.

Chibane, R. (2015). Culture jeunes et plurilinguisme à Tizi-Ouzou : pratiques francophones d’un micro-réseau social. (Thèse de doctorat, Université Mouloud Mammeri, Tizi-Ouzou).

Dourari, A. (2002). Pratiques langagières effectives et pratiques postulées en Kabylie à la lumière des événements du « Printemps noir » 2011. Insaniyat : 17-18, 17-35.

Fortin, R. (2000). Comprendre la complexité. Introduction à la méthode d’Edgar Morin. Paris : L’Harmattan.

Frémont, A. (1997). Recherches sur l'espace vécu. Espace géographique, 3(3), 231-238. DOI : https://doi.org/10.3406/spgeo.1974.1491.

Laiche, M. et Sadoudi, M. (2011). L’extension de la ville de Tizi-Ouzou vers ses flancs Est et Ouest : quelle alternative à la contrainte foncière ?. Insaniyat, 54, 49-62.

Laroussi, F. et Sini, Ch. (dir.), (2017). Langues et mutations sociopolitiques au Maghreb. Rouen : Presses universitaires de Rouen et du Havre ;

Ouaras, K. (2015). L’espace urbain algérois à l’épreuve de ses graffiti. L’Année du Maghreb, 12, 157-179.

Ouaras, K. (2009a). Les graffiti de la ville d’Alger : carrefour de langues, de signes et de discours. Les murs parlent… ». Insaniyat, 44-45, 159-174.

Ouaras, K. (2009b). Les graffiti de la ville d’Alger : portrait de l’inclusion et de l’exclusion. Dans S. Bastian, T. Bulot, E. Burr, (dir.). Sociolinguistique urbaine et développement durable urbain, enjeux et pratiques dans les sociétés francophones et non francophones (p. 213-243). München : Martin Meidenbauer.

Si Hamdi, N. (2014). La mise en mots à travers les graffiti et les slogans muraux dans la ville de Tizi-Ouzou (Mémoire de Magistère, Université Mouloud Mammeri, Tizi-Ouzou).

Sini, Ch. (2011). Paroles de parents tizi-ouzouèens à propos des langues à faire acquérir à leurs enfants. Dans F. Laroussi et F. Liénard (éd.). Plurilinguisme, politique linguistique et éducation: Quels éclairages pour Mayotte ? (p. 449-464). Mont-Saint-Aignan: Presses universitaires de Rouen et du Havre.

Taleb-Ibrahimi, K. (1995). Les Algériens et leur(s) langue(s). Alger : Al-Hikma.

Veschambre, V. (2009). Entre luttes identitaires et instrumentalisation consensuelle. Géographie et cultures, 72, 63-79.

Zaboot, T. (2010). La pratique langagière de locuteur(s) bilingue(s). Synergies, 9, 201-210.

_________________________

Crédit Photos

© Nacer SI HAMDI, 2016-2019.

 

 

Appels à contribution

logo du crasc
insaniyat@ crasc.dz
C.R.A.S.C. B.P. 1955 El-M'Naouer Technopôle de l'USTO Bir El Djir 31000 Oran
+ 213 41 62 06 95
+ 213 41 62 07 03
+ 213 41 62 07 05
+ 213 41 62 07 11
+ 213 41 62 06 98
+ 213 41 62 07 04

Recherche