La revue Insaniyat 1997-2023. État des lieux et perspectives

Synthèse du Workshop du 13 mai 2023

En 2023la revue Insaniyat éditée par le Centre de Recherche en Anthropologie Sociale et Culturelle (CRASC/Algérie), a 27 ans publie son 100ème numéro. Cette étape exige une pause réflexive et d’auto analyse.

Née en 1997, la revue du CRASC a fait un long parcours marqué par l’enthousiasme, la résolution, mais également par des écueils et des obstacles. En cette période des années 1990, la Nation et ses institutions étaient confrontées à une crise politique et sécuritaire majeure, amenant le collectif d’Insaniyat à s’inscrire, dès le départ, dans une logique où la production scientifique et la qualité devenaient synonymes d’engagement pour le pays et la recherche académique. Aussi, le workshop sur l’ « État des lieux et perspectives », tenu le 13 mai 2023, a été l’occasion de faire le point sur la situation de la revue.

Faut-il le rappeler, l’idée de cette rencontre a été inspirée par les changements en cours dans la recherche et plus particulièrement, les orientations de la Direction Générale de la Recherche Scientifique et du Développement Technologique (DGRSDT), relatives au suivi et gestion des revues. S’est imposée alors à nous la nécessité de poser des interrogations que nous avons construites autour de cinq panels : le premier, sur les conditions de naissance d’Insaniyat, le processus de mise en place des normes scientifiques d’évaluation, le choix des thématiques à traiter et la question des langues de publication.

Le deuxième, sur la question du rubriquage, en accordant un intérêt particulier pour la rubrique « Position de recherche ». Le troisième, sur le travail de visibilité à construire et à déployer, sur le défi d’être dans les classements de revues, les référencements nécessaires pour la reconnaissance académique. Le quatrième, sur les rapports entre la revue, la direction de publication et l’entreprise de l’impression, sans négliger la question de la disponibilité de la ressource humaine pour l’évaluation des articles, le mode d’organisation interne de l’administration de la revue, l’aventure et l’expérience des premiers numéros, le rôle et l’action du comité de rédaction avec ses permanences et ses changements. Et le cinquième, sur le parcours d’acteurs et le renouvellement générationnel.

Dans les allocutions introductives, le directeur du CRASC et directeur de la publication de la revue Insaniyat, Pr. A. Manaa a rappellé le chemin parcouru et la nécessité de se projeter vers l’avenir. Le directeur de rédaction, B. Benzenine et le directeur par intérim M. Hirreche Baghdad, ont mis l’accent sur les exigences auxquelles Insaniyat fait face aujourd’hui.

Le premier panel a été animé par quatre membres parmi les fondateurs de la revue, N. Benghabrit-Remaoun, F. Soufi, H. Remaoun, et A. Bekkouche. Ils ont abordé les conditions de naissance d’Insaniyat : contexte, contraintes et défis, puis la philosophie et les règles de la revue avec un retour sur une expérience et un regard sur le processus d’évaluation ainsi qu’un témoignage sur l’aventure des premiers numéros. Le processus de naissance de la revue est acté comme un aboutissement à la confluence de mutations majeures accompagnées d’une longue série de débats et d’échanges entamées dès 1993. Rappelant que l’histoire de la revue est intimement liée à celle du cadre institutionnel ayant permis et encouragé le montage de la revue tout en garantissant, à partir d’un contrat moral établi entre la direction du centre et l’équipe de pilotage, le respect d’une autonomie scientifique authentique et une séparation des pouvoirs entre la responsabilité administrative de celle du scientifique.

Créer Insaniyat a reposé, dès le début, sur un principe tout à la fois primordial et simple : un centre de recherche ne saurait fonctionner, ni même exister, sans une publication régulière. Le lancement de la revue a donc répondu, en premier lieu, à la volonté de mettre en place une politique éditoriale précise face à une demande, de plus en plus importante, des chercheurs en sciences sociales en matière de publication d’articles. Il a fallu, dans un premier temps, comprendre et analyser les expériences éditoriales précédentes à Oran et celles en cours dans notre pays et à l’étranger. L’idée fondamentale est que cette revue aurait pour objet de rendre visible et lisible, non seulement la production des chercheurs du CRASC, mais également la production nationale en anthropologie sociale et culturelle et en sciences sociales.

Des règles ont été mises en place sur le rôle du comité de rédaction et ses liens avec la direction de la publication sur le contenu des rubriques, sur le format et la pagination, sur la périodisation, sur le choix des numéros thématiques (et donc sur les thèmes choisis), sur l’évaluation des articles. La fabrication de chaque numéro en cours ou à venir donnait l’occasion à de véritables débats qui ont permis de renforcer la vie de la revue, de rectifier les erreurs de parcours et de créer autour de la revue une véritable vie intellectuelle.

Malgré l’absence d’expériences en matière de montage de revue et grâce à une équipe qui s’est dévouée à la tâche, il fallait arrêter le contenu à donner à la publication avec comme choix un caractère transdisciplinaire au moment où l’anthropologie apparaissait comme une discipline fédératrice des sciences sociales. Ensuite, il fallait donner un titre à la revue et après diverses propositions, telles que anassa (humanités), anthropologia (anthropologie), ulum Insaniyat (sciences sociales), le terme Insaniyat a fini par être retenu avec le sous-titre explicatif « revue algérienne d’anthropologie et de sciences sociales ».

Parallèlement, il fallait constituer l’équipe de lancement selon les compétences, les disponibilités et les motivations des collègues ayant participé aux discussions. Il fallait aussi se lancer dans une œuvre de longue haleine à la recherche de collaborateurs fiables (propositions de thématiques, expertises, traducteurs, etc.) et ce, au sein de la communauté scientifique, aussi bien en Algérie qu’à l’étranger. Le problème majeur demeurait la constitution et le renouvellement constant d’une masse critique d’écrivants.

Le pari a finalement été gagné, ce qui n’était pas acquis d’avance en dépassant le quart de siècle d’existence, Insaniyat a pu se maintenir et se renouveler, grâce notamment à une passation générationnelle jusqu’à maintenant réussie, la persévérance devait toujours être de rigueur. L’enjeu de continuer à en assurer la pérennité constitue cependant toujours un défi autant pour la revue que pour le CRASC, qui lui a donné naissance, et dont elle représente un important facteur de visibilité académique.

L’évaluation enfin, guidée par une grille d’évaluation élaborée par le Comité de rédaction (CR), se décline sous forme de commentaires avisés et validés par le comité de lecture. Cette évaluation est consignée dans un document interne qui en fait foi. Chaque article fait l’objet de trois expertises au moins en respectant l’anonymat. En cas de désaccord entre les évaluateurs, l’article est soumis à un quatrième évaluateur.

Le deuxième panel, animé par D. El-Mestari, F. Nouar, et S. Benkada, s’est focalisé sur la question du rubriquage de la revue, mettant l’accent plus particulièrement sur les thématiques abordées, l’analyse des positions de recherche publiées dans Insaniyat comme un indicateur de la jeune recherche en sciences sociales et humaine et enfin la rubrique relative aux hommages ont fait l’objet d’une attention critique.

Insaniyat est une revue thématique, bien qu’elle publie quelques fois des articles et des numéros Varia. Ses thématiques majeures sont issues, entre autres, des études et projets de recherche qui représentent les priorités de recherches au CRASC. Il est important de mettre l’accent sur le développement de certains sujets au sein de la communauté scientifique algérienne à partir des enjeux de la revue depuis sa création en 1997 jusqu’à nos jours, avec les thèmes investis par Insaniyat sur 27 ans, et les suggestions de thématiques prioritaires pour les prochaines années, qui feront l’objet du débat général.

Les familles de thématiques abordées de 1997 à 2023, année du 100ème numéro, peuvent être classées ainsi :

  • Histoire/mémoire/religieux/citoyenneté (14 numéros),
  • Espace, ville, mobilité (17 numéros),
  • Expression culturelle, imaginaire patrimoine et question linguistique (15 numéros),
  • Catégories et institutions sociales (enfance, femme, délinquance, jeunes, école, famille, personnes âgées) (11 numéros),
  • Thématiques 1ères recherches (2 numéros),
  • Divers (6 varias) : travail, sport, santé, socio-anthropologie en devenir.

La politique, visant à intégrer les jeunes chercheurs, constitue une véritable stratégie pour Insaniyat en tant que lieu de partage, de formation, d’apprentissage et de plaisir.

Les critères de choix des thématiques étaient souvent inspirés de trois sources : les recherches dans les divisions, l’agenda institutionnel international et les débats scientifiques menés à l’échelon national et international.

Six rubriques dans la catégorie articles hors thématiques : Comptes rendus de lecture, Notes critiques, Positions de recherche, Entretiens, Parcours de recherche, Revue des revues.

La rubrique « position de recherche » révèle l’existence de « traditions institutionnelles » assurant la valorisation des travaux des jeunes chercheurs. Cette initiative est attribuée à l’intérêt incessant du Centre de recherche et de sa revue pour la question de la formation par la recherche, contribuant à l’existence d’un espace de discussion des problématiques et des paradigmes dans le domaine des SSH en Algérie.

La position de recherche est quasiment une rubrique permanente, ainsi, 130 positions de recherche ont été publiées. Le Comité de rédaction établit une différence entre position de recherche et article scientifique. La position de recherche est signalée non comme article mais en tant qu’enrichissement, par conséquent, soumise uniquement en évaluation interne. Dans la charte du coordonnateur d’un numéro de la revue, la position de recherche obéit désormais à une triple orientation : rendre visible l’actualité d’une recherche au CRASC, rendre visible les recherches à partir des thèses de doctorat, et l’actualité des débats scientifiques.

Pour la revue Insaniyat dont la préoccupation constante est de refléter l’état d’avancement des sciences sociales en Algérie, les Hommages sont considérés comme allant de soi. De ce point de vue, S. Benkada a fait le point sur les hommages publiés par Insaniyat, en les classant par auteurs, par discipline et par personnes concernées par les memoriam. En somme les hommages révèlent le souci de préserver et faire connaître les contributeurs, leurs apports et les actions menées en faveur des sciences humaines et sociales.

Il y a nécessité de distinguer entre hommage et notice nécrologique. Le témoignage c’est un terme polysémique, mot qui vient du Moyen âge et qui a évolué d’où la difficulté dans la traduction en arabe. C’est un exercice intellectuel difficile, car il faut avoir connu, fréquenté, travaillé sur les productions de celles et ceux sujets de l’hommage.

Bien qu’insuffisants, trente-sept hommages (du n° 6 au n° 96) ont été rendus. Le premier sur A. Sayad (1998), A. Faouzi, P. Bourdieu, G. Camps, D. Bennoune, J. Derrida, N. Sraïb, A. Zeghal, M. Kaddache, P. Vidal Naquet, M. Lacheraf, A. Césaire, G. Labica, G. Deleuze, G. Tillon, A. Khatabi, C. Levy-Strauss, H. Aït Amara, N. Abou Zeid, M. Arkoun, A. Djeghloul, A. Ghettas, P. Chaulet, L. Bensalem, C. de Laveyron, F. Mernissi, C. Lacoste Dujardin, B. Salhi, M. Chachour, A. Mahmoudi, J.-J. Deleuze, O. Carlier, etc.

Le troisième panel dirigé par B. Moutassem-Mimouni, B. Benzenine, M. Sedjaï, et K. Bendoula, signale la principale préoccupation de la revue Insaniyat au départ, n’était ni le classement ni le référencement qui n’existaient pas vraiment à la fin du vingtième siècle. Il fallait que la revue paraisse et se maintienne. Puis progressivement et face à l’engagement de l’équipe et au succès de la revue d’une part, du développement d’Internet et l’émergence de plateformes d’autre part, des ambitions de classement et de référencement émergent.

Trois notions méritent notre attention dans cette synthèse réflexive sur le cheminement de la revue Insaniyat : le classement, le référencement, l’indexation, toutes trois concourent à asseoir la notoriété et l’accessibilité de la revue. Le classement et l’indexation des revues académiques sont un gage de leur visibilité, leur notoriété, leur qualité et accessibilité.

Open Edition a été une grande avancée dans la diffusion et l’accès au savoir scientifique à travers le monde, elle a permis de mettre à la portée de tous les pays et en particulier des chercheurs des pays fortement pénalisés par le manque de moyens mais aussi le manque de production locale de savoir et d’échange.

Le référencement pour toute revue est essentiel et répond à trois défis : rendre visible la revue, élargir son horizon à l’international, assurer sa longévité et sa reconnaissance en tant que source de savoir académique. Une revue nécessite un lectorat pour faire connaître ses auteurs, pour susciter des débats élargis, pour être reconnue et accéder à l’international ou au moins élargir son lectorat national. Open Edition a été un défi pour Insaniyat ; il lui a permis d’être plus accessible même pour les lecteurs locaux qui n’avaient pas la possibilité d’acheter la revue, elle est devenue accessible aux lecteurs d’autres régions, le nombre de connexion, de téléchargements sont importants.

Beaucoup de revues internationales tablent sur le facteur d’impact (IF) qui constitue un indicateur de la connaissance, reconnaissance de la revue. Le secrétariat réalise jusqu’à l’heure actuelle un travail de fourmi pour mettre aux normes les textes et introduire progressivement tous les numéros. L’entrée d’Insaniyat dans Open Edition (2013) a largement précédé son classement au rang B par la DGRSDT en 2021. Il faut rappeler que la plupart des universités et centres de recherche utilisent le référencement et le classement des revues scientifiques comme outil d'évaluation des différents acteurs de la recherche scientifique.

Il faut rappeler aussi que la revue Insaniyat est présente sur plusieurs plates-formes : à l’échelon national, elle est sur le site du CRASC (www.crasc.dz) et en 2022, la page relative à la revue a été consultée 92.069 fois avec 108.356 articles téléchargés (PDF). La revue est également sur le site ASJP (Algerian Scientific Journal Platform), une plate-forme d’édition électronique des revues scientifiques algériennes développée et gérée par le CERIST depuis 2016 et c’est grâce à son adhésion à Erih+ en décembre 2019 qu’Insaniyat est classée au rang  « B » par la DGRSDT. En 2022, le nombre de téléchargements d’articles sur ASJP  a atteint 54.570.

Il convient de rappeler qu’Insaniyat est la seule revue éditée en langue arabe et français sur Open Edition. Elle est aussi présente sur d’autres plates-formes internationales éditées en langue arabe : Shamâa شمعة plate-forme publiant les recherches sur l’éducation, Arcif أرسيف. Insaniyat a eu l’indice de 0,1556 pour l’année 2022.

En 2022, en termes de consultations Insaniyat est classé première et est dans le top 10 des revues les plus consultées durant les cinq dernières années. En 2022, les pays où on consulte Insaniyat sont : Algérie (21%), États-Unis (18%), Maroc (11%), Ireland (10%), France (9%), Tunisie (5%), Égypte (2%), Iran (2%), Iraq (1%)… .

Insaniyat a adhéré Open Edition Freemium en 2022. Elle a été sélectionnée dès la première demande avec 5 autres revues.

Le quatrième panel animé par M. Hirreche Baghdad, A. Mohand-Amer, Z. Abd-lillah et S. Benhenda, a porté sur le vécu ordinaire de la revue Insaniyat. Il s’agit de restituer en substance les aspects qui s’articulent au premier plan de son fonctionnement au quotidien. Dans un souci d’efficacité des tâches à exécuter et de la qualité du produit, le personnel administratif affecté, en l’occurrence, le secrétariat accompagne les comités de rédaction, de lecture et de parrainage se relayant pour assurer la logistique des évaluations (experts, contributeurs, correcteurs de langue…). Enfin, l’impression de la revue qui s’effectue à l’Entreprise publique, Entreprise Nationale des Arts Graphiques (ENAG) est suivie par le département de la publication qui finalise le processus de la production avec un suivi minutieux quant à la conformité formelle des volumes confectionnés.

Institutionnellement, l’administration quotidienne d’Insaniyat se rattache à celle du CRASC bénéficiant ainsi concrètement de son expérience et d’un appui collaboratif assidu. Aussi, la place qui lui a été réservée dans la conception et l’aménagement spatial du centre, témoigne de l’intérêt accordé à son fonctionnement. C’est en effet, en ces moments de débats et des confrontations interactifs que se définissent collectivement les décisions qui engagent la notoriété scientifique de la revue. Telle notoriété qui reflète non seulement le niveau qualitatif de son contenu, mais aussi les liens certains qui unissent les membres omniprésents et autres intervenants permanents ou temporaires.

Dans ce cadre, et depuis la naissance de la revue en 1997, le processus d’évaluation des textes demeure un défi constant dans un environnement fluctuant. Dans ce sens, la disponibilité aléatoire de la ressource humaine scientifique en arabe et en français constitue ainsi un écueil conséquent. . L’épreuve est d’autant plus problématique depuis que l’institution de la langue anglaise s’impose en termes de primauté dans les règles internationales de classement des revues.

La vie quotidienne fait constamment appel à la prise de décision et il est évident que celle-ci est un élément très important dans le fonctionnement de la revue, dans ses divers procédés au niveau du Comité de rédaction et de lecture. Présenter les formes de prise de décisions qui existent, définir comment elles sont prises et apporter un éclairage sur les rapports entre l’intelligence collective et l’intelligence individuelle, témoignent de la collégialité et de l’ambiance de délibération qui y règnent, contribuant à forger des expériences personnelles riches. L’observation et l’écoute, l’exploitation des PV de réunions, les sources bibliographiques, les recherches académiques effectuées sur la question, sont mobilisées pour le traitement de chaque numéro.

L’évaluation des articles, au sein d’Insaniyat, constitue la pierre angulaire de l’ensemble du processus d’édition de la revue. Aussi, l’importance qui lui est accordée, par l’institution, les membres du comité de rédaction et le secrétariat de rédaction, est des plus primordiales. Cela s’explique par la stratégie d’Insaniyat d’être au diapason des revues académiques internationales.

Dans les faits, la situation n’est pas des plus aisées. Bien évaluer revient à lever toute une série de contraintes objectives, mais également subjectives. L’articulation entre réussir une évaluation d’un article et lever l’hypothèque de la ressource humaine scientifique, est une complexe et difficile équation, dans le sens où les transformations qu’a connues l’Université algérienne (usage des langues, limites du renouvellement générationnel, etc.) a fortement impacté le monde de l’édition académique.

L’organisation et le fonctionnement de l’administration de la revue sont également considérés comme étant un pivot essentiel au sein d’un ensemble de groupes constructifs. Le secrétariat d’Insaniyat, ce maillon essentiel dans la chaine éditoriale, œuvre et collabore aussi de manière directe avec les différents intervenants ciblant le rôle de l’administration de la revue dans la chaîne de production scientifique. Les liens tissés depuis plus d’une vingtaine d’années ont fini par créer et consolider une organisation du processus d’impression avec un coût comparativement à d’autres imprimeurs, très concurrentiel. Les allers/retours entre le CRASC, à travers le département de la production en anthropologie sociale et culturelle et l’ENAG, ont amené également à élaborer une charte d’impression que notre imprimeur est tenu de respecter.

Le cinquième panel s’est concentré sur les défis à venir avec F. Boughandjour et M. Medjahdi. La question de la relève et l’insertion des jeunes chercheurs au Comité de rédaction, pour relever les défis qu’exigent la préservation et la continuité de la parution de la revue de manière régulière, la place scientifique occupée et qui n’est que le fruit de trois décennies de travail mené par une génération de fondateurs et de l’ensemble des chercheurs qui ont pris le relais..

En se focalisant sur le parcours des acteurs, une expérience vécue par la collègue F. Boughandjour, chercheure nouvellement intégrée au Comité de rédaction, a servi de fil conducteur à sa présentation. Affirmant la place prise par le Comité de rédaction comme une véritable école de formation aussi bien pour élaborer des notes de lecture, des comptes rendus de lecture, des synthèses que pour la rédaction des articles. Le travail d’accompagnement et de mise en responsabilité progressive des nouveaux arrivants, a permis une "socialisation" aux valeurs et éthique d’une équipe et de sa consolidation.

Si l'on accepte la nécessité de distinguer au moins deux phases dans le déroulement de la revue -la phase de la fondation et la phase de la maturation- elles reflètent une forte volonté de la première équipe de chercheurs, caractérisée par un engagement volontaire motivé par un projet commun. Ces efforts se poursuivent à ce jour afin d'assurer la continuité de la publication et de maintenir un niveau de qualité inscrit dans le cadre d'une compétition internationale où les revues cherchent à atteindre des rangs élevés en termes de classement et à obtenir plus de visibilité. Dans ce contexte, Insaniyat, appelée de plus en plus à intégrer des jeunes chercheurs, sera confrontée à un examen portant sur la capacité à contrôler les indicateurs d'évaluation, dans la réalisation de la sélection d'articles de haute qualité.

Synthèse du débat

La nécessité du changement : les principales questions soulevées sont résumées dans les aspects suivants : la couverture et la couleur, la périodicité, les thématiques et la langue, la présentation, les rubriques, la numérisation et la visibilité, etc. L’analyse montre les changements progressifs et à tous les niveaux durant ces 26 ans, car le Comité de rédaction avait en permanence le souci d’apporter des modifications pour s’adapter aux divers contextes et demandes.

L’identité de la revue : les opinions des participants convergent vers l’idée que la revue à une identité par rapport aux thématiques et à la couverture. Insaniyat a survécu et demeure une source de recherche inestimable grâce à son adhésion à un calendrier régulier de publication et au choix de ses sujets de recherche. Elle s’est concentrée sur les problèmes historiques socio-culturels et qui occupent le pays et l'université. L’équipe a sans cesse œuvré à améliorer la qualité de son contenu. Ces critères sont au centre des enjeux et des défis à relever ; ils sont en lien direct avec le classement de la revue.

Le rubriquage : introduire des comptes rendus de lecture de livres en anglais autant que possible et ouvrir une nouvelle rubrique intitulée « international » en vue de signaler, par exemple, la traduction d’un livre important. Cela présuppose la mise en place d’une petite équipe à l’écoute du monde, sachant que la veille scientifique est un travail de longue haleine. Proposer une rubrique consacrée à un auteur reconnu dans chacune des disciplines des sciences humaines et sociales. Opter pour une encyclopédie biographique, un glossaire des concepts, la traduction des articles en français, en arabe et en anglais, etc. La normalisation des positions de recherche devrait, à partir de l’expérience acquise, être prise en considération. Enfin, les Hommages pourraient être rendus non seulement aux chercheurs disparus, mais aussi à certaines figures importantes encore en vie.

Perspectives de classement et indexations : notre objectif est d’intégrer : Web of Science (WoS) qui est une plateforme de bases de données bibliographiques et bibliométriques. Être indexé par Scopus est un label de qualité (indépendamment de ses classements). Elsevier (propriétaire de Scopus) indexe les revues après une analyse de son fonctionnement et son contenu.

Ce workshop a été, sans doute, une occasion réflexive pour les membres des différents comités et les responsables de la revue. Insaniyat aujourd’hui est avant tout un espace de discussion et de débat sur la recherche en anthropologie et en sciences humaines en Algérie. Elle est, sans doute, une référence pour les chercheurs en Algérie et dans le monde. C’est aussi un réseau de collaboration scientifique entre les différentes institutions d’enseignement supérieur et de recherche à l’échelle nationale et internationale.

Le Comité de rédaction d’Insaniyat


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